"Pourquoi devrais-je faire le premier pas si c'est moi que tout le monde montre du doigt ?"

Le piège du bouc émissaire est l'obstacle que les entreprises doivent surmonter pour pouvoir optimiser les processus ou même développer des produits entièrement nouveaux ; en bref, c'est un blocage de l'innovation.


Si les collaborateurs ont peur de faire des erreurs, ils limitent leur engagement à leur description de tâches : le service selon les règles, en somme. Personne ne veut prendre de risque, même si cela peut représenter un avantage pour l'entreprise. Résultat : une zone sans innovation s'étend.



Arrière-plan :

Parmi les cadres, une idée fausse persiste : les erreurs ont besoin de coupables. Cette hypothèse est très efficace : elle dirige de manière ciblée l'incertitude qui survient inévitablement en cas d'erreur vers le bouc émissaire. L'ordre est ainsi rétabli. Mais les conséquences sont fatales : tous se protègent pour ne pas devenir des boucs émissaires et font du service dans les règles.


antidote :

Les cadres doivent mériter que les collaborateurs réfléchissent et prennent des risques. C'est comme dans un jardin : S'il ne veut pas pousser, c'est que les conditions générales ne lui conviennent pas encore. Il y a probablement un manque de sécurité psychologique. Ce qui est supposé aider, mais qui est contre-productif dans la réalité, c'est une philosophie strictement orientée vers les solutions, qui ignore les causes des erreurs ou des problèmes uniquement pour échapper au piège du bouc émissaire. Car l'innovation exige une compréhension totale du problème, ce qui n'est possible qu'avec un éclairage multiple de la cause. C'est donc au manager d'aller au fond des problèmes (et, dans le meilleur des cas, avec toutes les personnes impliquées dans l'équipe) sans rejeter la faute sur les collaborateurs.


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Source 

Lippmann, Eric (2018). Manuel de psychologie appliquée pour les cadres : compétences et connaissances en matière de leadership.